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LES BALADES DE CHRISTELLE

Venez partager mes balades et découvertes de la ville de Lyon et ses alentours.

Lyon et la Soie

       

        L
e tissage de la soie à Lyon débute vers le XVè siècle. Par décision royale, la ville se voit attribuer le monopole de l'arrivage de la soie en France et devient son unique entrepôt. Au fil des siècles, l'industrie de la soie va devenir l'activité économique principale de la ville. Le marché de la soie atteint son apogée vers 1880 avec 120 000 métiers à tisser en activité dans la région lyonnaise.

Au XXè siècle, la crise économique des années 1930 et l'apparition des fibres artificielles font chuter la production. En 1945, le nombre de fabricants de soie est tombé à 500. Ils sont à peine une dizaine aujourd'hui.

Le quartier des soyeux est l'emblématique quartier de la "Croix Rousse", appelée aussi "la colline qui travaille".




Avant la création des premières usines, le tissage de la soie se fait à domicile et en famille. Le travail de la soie s'organise principalement entre deux personnes : le fabricant et le chef d'atelier.

Le fabricant, malgré son nom, ne fabrique rien. Il achète la soie et la confie à un chef d'atelier qui, lui, va s'occuper du tissage. Une fois l'étoffe terminée, le fabricant se charge de vendre la pièce en réalisant un bénéfice.

Le chef d'atelier, ou "canut", est propriétaire de son métier à tisser. Le fabricant lui fournit la soie et précise l'étoffe qu'il veut : satin, broché, velour, taffetas ...  Le prix est fixé à la commande mais il est revu à la baisse en cas de défauts ou de retard de livraison.
Lorsque le canut possède plusieurs métiers, il y fait travailler sa femme, ses enfants, ou un compagnon qui vit avec la famille. En échange du logement et de la nourriture, le compagnon abandonne au chef d'atelier la moitié du prix de vente des pièces qu'il tisse. Entre eux, ce n'est pas un lien de patron à employé ; ils sont camarades de travail. D'ailleurs, le canut ne se considère pas comme un ouvrier : il est plutôt un artisan indépendant, même s'il dépend totalement du fabricant pour lequel il travaille.   



L'appartement de Canuts est organisé en fonction de la cohabitation travail-famille. Côté fenêtre se trouvent les métiers, tandis que le coin le plus sombre est aménagé en mezzanine : la partie haute héberge la chambre, la partie basse sert de cuisine.

Au plafond, de larges poutres de chêne permettent de fixer solidement l'imposant métier (en moyenne 4 mètres de hauteur). De hautes fenêtres permettent de faire rentrer la lumière.

Dans un coin, on trouve souvent un oiseau en cage. Son état de santé devait permettre de détecter la présence de gaz toxiques.





Les canuts, étant soumis à de rudes conditions de travail (ils travaillent 18 heures par jour), se révoltent à de nombreuses reprises. Leur première révolte d'octobre 1831 est considérée comme l'une des premières révoltes ouvrières. Ils occupent Lyon aux cris « Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant ! ».

Pour défendre leur dignité et leurs conditions de vie, les Canuts se sont donc insurgés. Mais ils ont su aussi inventer des formes inédites d’organisation sociale comme le Mutuellisme, le Conseil des Prud’hommes et les Coopératives.



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