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LES BALADES DE CHRISTELLE

Venez partager mes balades et découvertes de la ville de Lyon et ses alentours.

Le Fort du Bruissin

        Le Fort du Bruissin se situe  sur la commune de Francheville, dans l'ouest lyonnais. C'est un fort construit par Séré de Rivières entre 1878 et 1881. En effet, ce dernier veut protéger d'une offensive les deux centres administratifs et économiques de l'époque : Lyon et Paris. Il imagine donc une nouvelle ceinture fortifiée à Lyon, composée de 13 forts et de 11 batteries, sur un périmètre défensif de 65 km.

Le fort du Bruissin fait partie de ces 13 forts. Il occupe une surface totale de 103 000 m² et est implanté sur une éminence située à une altitude de 310 m. Selon un plan pentagonal, le fort ceinturé sur ses 5 côtés par un large fossé, comprend 3 bâtiments individualiés, tous recouverts de talus de terre pour se fondre dans le paysage.

Il a été construit pour défendre Lyon en direction du sud-ouest, et donc des Monts du Lyonnais. Dominant la Vallée de l'Yzeron, il devait pouvoir par ses canons arrêter tout ennemi arrivant depuis la région de Brindas.

Ironie de l'histoire, le Fort du Bruissin n'a jamais subi l'épreuve d'aucune guerre ni invasion, puisque quatre ans après sa construction, la portée des canons ayant été décuplée, il devint obsolète.
Seul le XXe siècle vit le Fort du Bruissin servir d'abord de dépôt de munitions de l'armée française entre 1914 et 1918, et de logement des troupes d'occupation nazies lors de la seconde guerre mondiale.



(entrée du fort)

On accède au fort par une passerelle qui enjambe un fossé.



 C'est un très large fossé, entouré de murs.




Une fois dans la cour, un large bâtiment, la caserne, apparait.




Toutes les fenêtres du fort avaient des rails métalliques (en rouge sur la photo) qui permettaient d'insérer des planches pour obstruer complètement les fenêtres en cas d'attaque.


En regardant la façade du fort, on s'apperçoit que des salles ont été comblées. Elles semblent avoir historiquement étaient remblayées par les allemands qui ont occupé le fort pendant la seconde guerre mondiale afin de pouvoir protéger un poste de commandement situé au rez-de-chaussée et/ou des munitions pour bombarder les ponts de Lyon. Le remblais est constitué de gravats, de mortiers et de barres métalliques scellées sur la dalle pour permettre un amorti supplémentaire en cas de bombardement.



En contournant le fort par l'arrière, on peut voir 12 traverses-abris et 16 plateformes de tirs. Situés en arc de cercle sur le front de défense, les traverses-abris étaient encadrés par les plateformes de tirs sur lesquelles étaient installés les canons. Elles constituaient le premier talus qui servait à protéger le chemin du rempart pour la désserte des pièces à l'arrière.


(arrière du fort)


Les traverses-abris étaient des chambres enterrées de 30 m²  qui abritaient hommes et munitions. Elles permettaient l'accès et le ravitaillement des canons sur les plateformes de tirs, à l'air libre.


(traverse-abris)


Bien évidemment à l'époque, il n'y avait aucun arbre et les soldats avaient une très bonne visibilité.

(plateforme de tirs)

Toujours à l'arrière du fort, à distance des espaces de vie, il y avait les poudrières nord et sud qui avaient pour fonction le stockage de la poudre noire (50 tonnes). La pourdre noire était un explosif  composé de 3 éléments : le salpêtre, le soufre et le charbon.  Sa conservation devait répondre à deux exigences : ne pas être en contact avec l'humidité ni le feu. C'est pourquoi elles présentaient une architecture comprenant un vide sanitaire, une galerie de circulation périphérique  et des soupiraux  ventilés par un puit d'aération,  et un plancher de chêne. Les clous et les serrures étaient en bronze car c'est un matériau qui ne produit pas d'étincelles et le système d'éclairage était constitué de lampes à pétrole installées derrière des hublots de verre  épais, à l'exterieur du local, dans la galerie périphérique. 

(poudrière sous le pont  fermée à la visite) 

Lorsqu'on pénètre dans le fort, le rez-de-chaussée est truffé de couloirs et de pièces.










On peut visiter la caponnière double ouest, située dans le fossé ouest et qui prend aussi le nom de "fossé dimant" à cause de sa forme. Elle avait pour fonction de défendre le front d'attaque, côté ennemi, sur ses deux flancs.  On y accède par une galerie de 8 m de dénivelé qui aboutit à 4 chambres de tirs s'ouvrant sur de larges baies en arc de cercles qui permettaient le passage des fûts des canons. Le mur ouest est percé de 17 meurtrières permettant les tirs aux fusils. Sous 4 d'entre elles sont aménagées des créneaux  de pieds dédiés au lancement des grenades sur les assaillants introduits dans le fossé. L'ensemble est percé par un puit de ventilation permettant l'évacuation de la fumée des canons provoquée par la poude noire.


(descente des 8 m de dénivelé)


(large baie pour le passage des canons)


(meutrière)


(meutrière avec créneau au pied pour lancement de grenades)


(puit de ventilation)


Le premier étage de la caserne était quant à lui consacré entièrement au logement des troupes. Le Fort comprenait une troupe de 300 hommes. Chaque chambre comprenait des lits métalliques superposés. Les murs étaient munis de planches pour le rangement du paquetage. Un râtelier d'armes regroupait l'armement individuel. Une planche était accrochée à la voûte pour le stockage des boules de pain à l'abri des rongeurs. Une grande table centrale servait à la prise des repas préparés par une cuisine située au rez-de chaussée. Il n'y avait pas de chauffage.

(salle actuelle)

(image d'une chambrée)  

Le Fort du Bruissin est devenu aujourd'hui un centre d'Art Contemporain. De nombreuses expositions sont proposées tout au long de l'année. En septembre, on peut au rez-de-chaussée y admirer par exemple des oeuvres de Franck David et de Florence Lazar.









Au premier étage, il y a également une exposition très instructive sur le maréchal Vauban.







Au rez-de-chaussée, un salon café/livres a été créé. Il sert d'entrée au centre d'Art Contemporain.  



Chaque année au mois de juin se déroule également au fort un festival intitulé "Fort en Jazz" qui permet pendant 4 jours de venir écouter des artistes de jazz.  


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C
Merci de m'avoir fait découvrir ce fort, je ne le connaissais pas.<br /> Très intéressant.
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N
chouette les expositons!!
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